L’agroécologie : l’avenir pour l’agriculture française?

20 Juin

Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, finit son projet pour une nouvelle agriculture en France par ces mots : « Nous devons aborder ces questions de l’écologie et de l’agriculture, non pas en les segmentant ou en les séparant, mais en les inscrivant dans des logiques de système. C’est la nouveauté de ce projet sur l’agro-écologie.» {3}

Voilà tout l’enjeu de l’agroécologie et du gouvernement français qui voit en cette nouvelle approche l’avenir de l’agriculture française.

Mais qu’est-ce que l’agroécologie ?

Si ce terme n’est pas nouveau (il a été utilisé la première fois en 1928 par un agronome américain) il n’en est pas moins complexe. En effet il renvoie à une triple préoccupation : sociale, scientifique et agricole.

C’est un mouvement social, car aujourd’hui les consommateurs s’interrogent non seulement sur l’origine des aliments présents dans leur assiette mais aussi sur la gestion des biens communs (eau, terre, air..) et la protection des ressources. En France Pierre Rabhi (agriculteur philosophe, fondateur de Terre & Humanisme) a mis l’agroécologie au cœur de sa philosophie. Il a transmis son approche nouvelle de l’agriculture aux producteurs de tous pays comme ceux des terres arides du Burkina-Faso qui ont vu leur rendement multiplier par 3 grâce à ses techniques.

C’est une discipline scientifique, les chercheurs de l’INRA étudient les moyens permettant de diminuer l’utilisation d’intrants (engrais, pesticides….) tout en préservant une rentabilité des exploitations. Ces moyens passent par des actions mécaniques, l’association de variétés de plant sur une même zone, la découverte et l’étude de la biodiversité qui peuplent nos sols. Philippe Lemanceau {1} (dirigeant de l’unité Agroécologie à l’Institut national de recherche agronomique (INRA)) dans une interview au Monde explique « On s’est rendu compte que l’agriculture avait, certes, pour objectif la production et la sécurité alimentaire, mais aussi celui de rendre des services environnementaux – éviter de contribuer au réchauffement climatique, empêcher la détérioration des sols, garantir une eau pure, éviter les invasions de pathogène. » Des savoirs et des savoir-faire nouveaux seront ainsi acquis.

C’est un ensemble de techniques agricoles, visant à associer sur une même parcelle différentes variétés pour développer une biodiversité ou plus précisément des relations interspécifiques entre espèces. Ainsi, la notion d’écosystème (milieu et êtres vivants qui le peuplent) est au centre des préoccupations. En France, ces techniques sont en cours en Vendée (comme présenté dans un article du monde{2}) mais aussi dans d’autres régions. Ces techniques répondent à cinq principes :

  • Le renouvellement de la biomasse et l’entretien de la fertilité des sols,
  • La minimisation des pertes en énergie solaire, en air et en eau,
  • La diversification génétique dans le temps et l’espace,
  • La valorisation des interactions biologiques,
  • La lutte contre les ennemis des cultures.

 

Ce mouvement démontre que concilier performance économique et environnementale est possible. Une nouvelle aire de l’agriculture est en marche car plus que jamais nous sommes confrontés aux premiers signes de modification de notre environnement liés à l’activité humaine. Les interrogations concernant le réchauffement climatique, la disparition d’espèces de la surface de la Terre nous oblige à nous interroger sur l’impact de l’Homme sur le monde qui l’entoure.

Pour en savoir plus suivez les liens suivants :

  1. http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/04/24/l-agroecologie-est-elle-l-avenir-de-l-agriculture-francaise_3152987_3244.html
     
  2. http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/projet-agroecologique-2013_cle43b56c.pdf
     
  3. http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/04/24/l-agroecologie-un-chantier-prioritaire-pour-l-inra_3165681_3244.html

 

Moustic

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